Le dernier dernier communiqué de la FSU :
Le Premier Ministre a annoncé le 26 juin qu’il reprenait de manière unilatérale un certain nombre de dispositions discutées lors du conclave et lançait de nouvelles discussions.
Trois dispositions, qui figuraient dans ce qui aurait pu être un relevé de conclusions du conclave seraient décidées par le gouvernement de manière unilatérale.
- l’abaissement d’âge d’annulation de la décote de 67 à 66,5 ans
- la prise en compte pour les femmes de deux trimestres de majoration du durée d’assurance pour enfants pour les départs anticipés carrières longues
- un salaire moyen de référence pour la détermination de la pension calculé non plus sur les 25 meilleures années mais sur 23 ou 24 années en fonction du nombre d’enfants pour les femmes qui atteignent le taux plein au régime général (c’est à dire le régime de retraite des salariés du privé et des contactuel.les de la fonction publique)
Ces trois mesures sont particulièrement cosmétiques :
- l’avancée de 6 mois est très insuffisante puisque pour la FSU, il faudrait tout simplement annuler le système de décote-surcote…
- on ne sait pas encore à ce stade si cela ne s’assortirait pas d’une dégradation globale du dispositif carrières longues (en supprimant probablement les possibilités de départ anticipés pour les salarié-es ayant commencé avant 21 ans pourtant introduit en 2023 dans le cadre de ce qui était dénommé le « sucré »).
- la 3° disposition ne concernera que les femmes qui ont déjà tous leurs trimestres cotisés en plus de leurs majorations de durée d’assurance pour enfants, et cela ne fera qu’améliorer un tout petit peu la base à partir de laquelle leur pension principale est calculée sur la base du taux de liquidation du régime général, c’est-à-dire 50%
Pour les fonctionnaires :
on peut supposer que les deux premières mesures s’appliqueraient mais cela n’a pas été explicité
en revanche, la 3° ne peut avoir de transposition dans un système de calcul de la pension sur la base de l’échelon détenu les 6 derniers mois. Or, les femmes fonctionnaires sont elles aussi victimes d’inégalités de pension, et celles qui prendront leur retraite dans un futur proche risquent d’être encore plus pénalisées par la suppression des bonifications pour enfants nés après 2003
A partir du constat que les femmes ont des pensions très inférieures aux hommes, on ferait donc une ou deux mesures cosmétiques pour les femmes ayant cotisé au régime général et rien pour la fonction publique, pour les femmes fonctionnaires délibérément écartées de toute réflexion des participants au conclave ? C’est en tous cas ce qui se dessine puisque nos multiples interventions pour le rétablissement de la bonification pour enfants pour les femmes fonctionnaires ne sont toujours pas étudiées. Ce nouvel épisode doit être justement l’occasion de remettre cette revendication dans le débat public.
Pour rappel, cet article qui récapitule la problématique :
Les annonces sont confuses en termes de calendrier évoquant aussi bien juillet pour son plan d’économies sur le budget avec les retraités en ligne de mire et l’automne pour ses mesures ciblées dans le cadre du PLFSS. En effet, le projet de relevé de conclusions du conclave prévoyait de financer ces mesures (et quelques autres du même du même acabit) en grande partie par la désindexation des pensions d’une part, et d’autres part par des reculs pour les actifs sur les retraites anticipées pour carrières longues. Le patronat aurait été mis à contribution pour un total représentant à peine plus d’un huitième de ce qui aurait été ponctionné sur les retraité.es et les actif.ves en termes de droits sociaux.
Sur la forme, nous avons redemandé à ce qu’un conseil commun se tienne sur les retraites de la fonction publique, l’épisode conclave illustrant bien que le format 5 confédérations / patronat, sur un sujet transversal public privé comme les retraites, ne permet pas de prendre en compte l’expression de l’ensemble du monde du travail.
C’est pourtant ce format que Bayrou semble vouloir encore réactiver puisque, dernière annonce de sa conférence de presse du 26 juin, il veut relancer les discussions, en particulier sur la pénibilité, toujours dans ce même cadre « conclave » qui est pourtant désormais plus qu’usé… pour la FSU, l’enjeu est donc plus que jamais de rebâtir l’unité intersyndicale pour remettre du rapport de force sur le sujet des retraites. La FSU continue de s’adresser aux autres organisations syndicales en ce sens.